Petit Pulse

Le corps est un mystère planté dans un décor de théâtre de marionnettes. Sans queue ni tête, il évolue au gré des lumières et laisse entr’apercevoir un monde infini de creux et de bosses. Le jeu explore les reliefs de notre corps : saillies des muscles, angles des os, … Les courbes palpitent entre les rideaux d’une mise en scène à échelle humaine. Bras, jambes, mains et pieds acquièrent une vie propre, quasi animale. Le corps devient décor.

(Sébastien Noulet)

 
FR - EN


TRIPTYQUE PULSE (2005)


Concept: Melanie Munt
Chorégraphie et interprétation :
Melanie Munt et, pour le duo Pulse+, Aleksandra Janeva
Création lumière : Laurence Halloy
Création sonore : Antonin De Bemels
Structure de production : Quoi d'Autre asbl

PETIT PULSE (+/- ¼ h)

Un petit poème physique dans l'espace restreint d'un castelet. Une lumière nomade (mobile, inconstante) creuse l'ombre pour dévoiler des parties de corps incertaines, mystérieux îlots de chair détachés de leur caractère humain. Montré ainsi partiellement, par touches presque abstraites, le corps vibre, se tend et se détend, révèle toute sa familière étrangeté. Un défi à notre perception, une petite leçon d'anatomie sensuelle.

Li Jih-Hua : " Dans le tracé des formes, bien que le but soit d'arriver à un résultat plénier, tout l'art de l'exécution réside dans les intervalles et les suggestions fragmentaires. "

PULSE SOLO
(+/- ½ h)

La pulsation ici est celle du flux et du reflux entre mouvement et immobilité. Un corps isolé occupe l'espace, le découpe, y crée des courants d'énergie, de la discontinuité, du rythme, par sa seule présence physique et par des mouvements précis en perpétuelle transformation et remise en question. Il s'agit d'ouvrir les sens, de laisser résonner l'espace et le temps, de donner pleinement au vide le rôle de principe créateur.


" En peinture chinoise, l'exécution d'un tableau est instantané et rythmique … et devient alors une projection à la fois des figures du Réel et du monde intérieur de l'artiste. "

PULSE+
(+/- ¾ h)

La matière du solo est ici la base d'un duo. L'autre corps, proche dans la silhouette, mais éminemment différent dans la présence et la dynamique, complète une entité mouvante qui se définit à travers sa dualité. Ce sont deux parties d'un même moi, qui même lorsqu'elle sont séparées, participent d'un même mouvement.
Ici la pulsation se fait plus complexe. Un va-et-vient incessant s'installe entre différentes qualités de mouvements, contenues ou explosives, rigoureuses ou désordonnées; entre différents états: ouvert à l'autre, voulant communiquer, ou au contraire centré sur soi, tous les sens tournés vers l'intérieur; entre absence et présence, vide et plein.
Lumière, son et danse forment un trio en fluctuation constante, changeant, imprévisible, pour plonger le public dans l'intimité d'un chaos sensoriel et inviter chacun à entrer en contact avec sa propre intériorité.


" Le Vide est une notion centrale dans la sémiologie chinoise. C'est un élément éminemment dynamique et agissant. Il constitue le lieu par excellence où s'opèrent les transformations, où le plein serait à même d'atteindre sa vraie plénitude. Il permet le processus d'intériorisation et de transformation par lequel toute chose réalise son même et son autre, et par là, atteint la totalité. "


Ching Hao : " Le pinceau possède quatre substances : muscle, chair, os, souffle. "

" Le trait qu'il trace, en équilibre entre présence et absence, entre substance et esprit, crée une impression de discrète harmonie, comme imprégnée de vide. "


Une coproduction du Théâtre de L'L et de l'asbl Quoi d'Autre.
Avec l'aide du Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles - Service de la Danse, et la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture - service de la musique.
Avec le soutien de la SACD et du Centre Culturel Jacques Franck.

----------------------------------------------------------------------
Toutes les citations sont tirées du livre " Vide et Plein, le langage pictural chinois " de François Cheng.